Publié le : 16 juillet 20204 mins de lecture

La question semble d’autant plus pertinente que d’après  le ministère de l’emploi, du travail et de la cohésion sociale , les risques psychosociaux ne bénéficient pas, à l’heure actuelle, d’une définition stabilisée et reconnue…

Pour la Commission Universitaire pour la Santé et la Sécurité au Travail Romande : »Les risques liés aux relations humaines au travail sont les risques qui découlent de l’interaction entre des individus et de l’interaction de l’individu avec son travail. Ils sont couramment nommés risques psychosociaux . »  … »Ce terme de « risques psychosociaux au travail » recouvre les risques rencontrés dans la sphère professionnelle pouvant porter atteinte à la santé mentale des individus, voire à leur intégrité physique et ayant les causes suivantes : le sentiment de responsabilité éprouvé dans le travail, l’organisation et les conditions d’exercice du travail, les exigences d’attention qu’il requiert, ou encore les relations entre des personnes et les tensions susceptibles d’en découler. »

Décomposons

Risque : Combinaison de la probabilité et de la (des) conséquence(s) de la survenue d’un évènement dangereux spécifié. (OHSAS 18001).  -Sachant que « Danger » est défini par : Source ou situation pouvant nuire par blessure ou atteinte à la santé, dommage à la propriété, et à l’environnement du lieu de travail ou une combinaison de ces éléments. (OHSAS 18001)

Psychosocial : Qualifie les « effets des processus sociaux et cognitifs sur la manière dont les individus perçoivent, influencent et interagissent avec autrui » Smith et Mackie, 1995

 L’INSERM propose une définition des facteurs psychosociaux au travail :

« Les facteurs psychosociaux au travail désignent un vaste ensemble de variables qui se situent à l’intersection des dimensions individuelle, collective et organisationnelle de l’activité professionnelle, d’où leur complexité et leur caractère souvent composite

Habituellement, ces facteurs sont subdivisés en trois catégories.

Facteurs relatifs à la demande et au contrôle du travail

Cette première classe de facteurs regroupe, pour l’essentiel, des variables liées aux contraintes organisationnelles et techniques au travail. S’agissant de la demande de travail, les facteurs suivants sont habituellement évoqués travail sous contrainte de temps, travail monotone ou à pauvre contenu, travail demandant une grande concentration ou impliquant des responsabilités élevées ou de multiples activités (notion de charge mentale au travail). S’agissant du contrôle du travail, les variables suivantes peuvent être citées contrôle permanent de la hiérarchie, faible latitude personnelle dans l’accomplissement des activités, impossibilité de prendre des pauses, manque de clarté des directives, attitudes ambiguës de la hiérarchie.

Facteurs relatifs au support social

Il s’agit de facteurs plus spécifiquement liés à la dynamique des relations interpersonnelles et qui déterminent en grande partie les possibilités d’entraide et de coopération entre collègues et l’éventuel soutien de la hiérarchie.

Symptômes de stress au travail

Il s’agit de tous les signes personnels manifestant des difficultés d’adaptation aux contraintes du travail, quelle que soit la nature de ces contraintes : état de tension, anxiété, problèmes de sommeil, fatigue, faible satisfaction au travail, perception amplifiée des contraintes au travail, etc… En tant qu’ expressions individuelles d’un “ mal-être ” au travail, les symptômes de stress constituent une classe de facteurs de risque particulièrement complexes qui illustre toute une gamme possible de réactions personnelles aux contraintes du travail, que ces dernières soient mécaniques ou psychosociales. C’est pourquoi ces symptômes de stress sont nécessairement colorés par les caractéristiques psychologiques individuelles et les évènements de la vie personnelle. »