Comment s'y prendre pour se mettre en conformité ? L'évaluation du risque psychosocial est une obligation pour tout employeur, dès le premier salarié. Cette évaluation doit être répertoriée au sein du document obligatoire de prévention des risques professionnels que chaque entreprise doit compléter. L'employeur se doit de garantir la sécurité du salarié au travail, à la fois au regard de la sécurité pour éviter les accidents du travail physiques, mais aussi pour prendre en compte les risques d'ordre psychosocial. Le récent développement du télétravail, très rapidement mis en œuvre a remis un focus spécifique sur le sujet, les salariés isolés ayant subi de nouvelles difficultés professionnelles, liés à l'isolement et à la multiplication des visioconférences.

D'où provient cet intérêt pour l'évaluation du risque psychosocial ?

La législation a prévu depuis de nombreuses années que les entreprises devaient répertorier les risques professionnels auxquels les salariés de l'entreprise sont confrontés. Dans les années 2000, la règlementation a ajouté le risque psychosocial au risque électrique, musculosquelettique, par exemple. Ce formalisme est surtout l'occasion de mettre autour de la table les départements Ressources Humaines et partenaires sociaux, pour évoquer le sujet et faire avancer des solutions. Les risques psychosociaux n'ont jamais été autant d'actualité que dans les périodes de pandémie et de télétravail extensif. Certaines situations professionnelles exposent des salariés à des risques pour leur santé : il peut s'agir de syndromes d'anxiété, de dépression, voire de tentatives de suicide. Ces phénomènes ne sont pas théoriques, ils se produisent beaucoup plus souvent qu'on ne le pense, et il y a eu une explosion récemment du nombre d'arrêts de travail liés à ces problèmes depuis le début de l'année 2020. Pour en savoir plus, cliquez sur évaluation des risques professionnels. Il y a un certain nombre de facteurs qui génèrent ces risques : ce peut être dû à un conflit de valeurs entre l'entreprise et le collaborateur, une charge de travail excessive ou une absence de soutien managérial, le manque de reconnaissance, par exemple. Dans ces situations, le stress peut s'accumuler et le salarié qui ne saurait pas tirer le signal d'alarme ou activer les bons relais peut véritablement sombrer : anxiété chronique, voire burn out qui peuvent dériver vers d'autres affections comme les risques cardio-vasculaires.

Impacts et conséquences des risques psychosociaux

Bie sûr, le risque psychosocial va en premier lieu mettre en danger les salariés dans leur état de santé, et c'est tout à fait essentiel de le combattre à ce titre. Mais, pour l'entreprise elle-même, les RPS sont des indicateurs de dysfonctionnements : l'absentéisme risque d'augmenter si des arrêts de travail ont lieu du fait des RPS, l'ambiance au travail risque également d'être fortement altérée. Cela peut même déboucher sur des départs de l'entreprise non souhaités, donc un moindre engagement des collaborateurs pour leur société, de la démotivation et de la démobilisation. Le risque psychosocial est souvent silencieux jusqu'à un certain degré, puis c'est l'explosion. Lorsque les cas se déclarent, ce sont des forces vives de l'entreprise qui sont touchées et le mal est fait. La situation peut être alors plus difficile à maitriser. En matière de RPS, l'adage prend tout son sens : il vaut mieux prévenir que guérir. Les effets sur une équipe un service ou un département peuvent être ravageurs : une forte démobilisation des équipes, des projets qui ne sont pas menés, une perte de qualité de service, voire des départs de la société, et donc, potentiellement, une perte de compétences pour la société.

Évaluation des risques professionnels pour mieux décrypter et prévenir le risque psychosocial

La réglementation impose que l'évaluation des risques prenne ne compte le facteur psychosocial au même titre que les autres risques professionnels. Il est nécessaire de les cartographier, de les décrire et de les évaluer afin de proposer des mesures de prévention adaptées. Certains indicateurs sont très pertinents à mesurer, comme le taux d'absentéisme lié aux raisons de santé, le taux de turnover sur la structure, ou encore le nombre de demandes de visite auprès du médecin du travail. Le document unique, ou duerp (pour Document Unique d'évaluation des risques professionnels) est le support qui pourra recenser tous les indicateurs, mais aussi les solutions proposées pour réduire l'exposition au risque. Les risques psychosociaux au travail sont impactés par les dernières évolutions des conditions de travail liées au télétravail, au fonctionnement en distanciel, avec perte du lien social essentiel qu'est le lieu de travail. Dans la durée, le travail à distance extensif altère fortement les conditions de vie au travail et le rôle du collectif. Il est fort à parier que les prochaines mises à jour du document unique de sécurité tiendront compte des risques spécifiques liés au fonctionnement en télétravail.